Vendredi
15 décembre, rendez-vous à la Municipalité de Curepipe, à 19 heures. Ce sera
l’occasion d’entendre l’orchestre de jeunes de cité Mangalkhan. La
cité Mangalkhan, ceux qui passent par là pourraient ne jamais la voir. En
allant vers Curepipe, du carrefour d’Allée Brillant, il y a cette sorte de
bretelle qui conduit presque directement vers Floréal, contournant la cité.
Puis, en revenant de Curepipe, il suffit, après la station-service, de prendre
la route du sucre pour au fond ne jamais voir le quartier d’où Stephan Buckland
a sprinté vers sa notoriété mondiale. Mais désormais on peut le croire, la
région a les moyens de se faire entendre. Et de fort belle manière. Les flûtes,
clarinettes, violons, violoncelles des enfants de la cité nous racontent une
très belle histoire. Dans
le discours budgétaire pour l’année 2010, voici huit ans, le ministre des
Finances d’alors annonça qu’il souhaitait, en vue d’un espace économique
élargi, "ouvrir davantage de perspectives aux enfants et jeunes de quartiers
défavorisés qui ont le potentiel pour poursuivre une carrière dans l’industrie
des arts créatifs". Et à M. Sithanen de poursuivre : "Inspiré par l’expérience El Sistema en
Amérique latine, un programme sera établi, avec la participation d’artistes
d’expérience, pour promouvoir l’intérêt pour les artistes du spectacle. Le
programme a pour objectif d’introduire les enfants à un nouveau monde de
musique, de camaraderie et d’autonomisation. Cela utilisera la musique pour leur
enseigner à travailler avec les autres en vue d’un but commun, tout en devenant
des chanteurs et instrumentistes accomplis". En
2010, il y eut aussi des élections générales, cela valant au pays le
remplacement du ministre des Finances sortant par un autre, moins soucieux
semble-t-il de voir reproduire le célèbre projet musical du Venezuela à
Maurice. Plus jamais la belle idée d’intégration sociale et de rattrapage
scolaire au moyen de la musique fut-elle évoquée par les pouvoirs publics. Mais il n’y a pas que les pouvoirs publics. Il y a aussi les bonnes volontés privées, le dynamisme de la passion, dont celle de la pianiste Leslie Merven, la ténacité de pédagogues et enseignants sachant combien de fois il faut remettre l’ouvrage sur le métier. Et il y a surtout ces incroyables enfants et adolescents, doués, talentueux, mais pas seulement. Ayant des facilités, certes, mais aussi tenaces et disciplinés. Ce qui donne l’envie de citer Brassens : "Mais sans technique, un don n'est rien qu'un' sal' manie..."
Il
faut voir et écouter les enfants de Vent
d’un rêve. Lorsque les quelque 35 musiciens confirmés – dont de très jeunes
– jouent en formation, si on ferme les yeux, si c’est un peu jazzy, on a le
sentiment – non ce n’est pas exagéré – que le son n’est pas loin de celui du
grand orchestre de Glenn Miller. Be in
the mood !
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