Une fantaisie ? Un délire, un rêve impossible ? Peut-être uniquement une question : aime-t-on vraiment un espace, un lieu, une ville si on n’est pas disposé également à y vivre ? On ne peut que saluer les divers projets, depuis quelques années, pour faire revivre Port-Louis, de la fête créative de début décembre aux milliers d’arbres qu’envisage de faire verdir la Port-Louis Development Initiative. La capitale en est venue à être un canevas autour duquel se réunissent quelques coloristes déterminés à recréer, à touches divisées, une impression de ville ? A moins que sa restauration ne consiste qu’à réparer les cimaises pour pouvoir, à l’occasion, y accrocher du joli éphémère. C’est toujours mieux d’hériter d’un musée que d’un champ de ruines. Mais c’est tellement plus prometteur de disposer d’un espace de vie. Une fantaisie, un délire, un rêve impossible… peut-être simplement une observation : qu’il s’agisse de quartiers rénovés, de nouvelles zones d’urbanisation ou de villes anciennes encore dynamiques, la vitalité urbaine s’exprime uniquement dans des espaces mixtes. Là où l’habitat, les écoles, les bureaux et ateliers, les dispositifs de sports et de loisirs sont volontairement réunis et rapprochés, à une dizaine de minutes de marche au plus les uns des autres. Ni fantaisiste, ni délirant, ni aret reve kamarad : nous disposons à Port-Louis, entre la rue Royale et la rue SSR, à l’étage de certains immeubles commerciaux, d'espaces habitables, moyennant juste un peu de rénovation. Avec les immeubles de bureaux d'Ebène – et demain Côte d’Or/Highlands, empiler des étages de bureaux à Port-Louis ne garantit plus les retours des années 90. Et voilà une chance peut-être pour le retour de la vie…
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Gilbert AHNEE - L'Observateur
Ancien responsable de publications à Maurice et à Madagascar, Gilbert Ahnee fut journaliste d’opinion pendant un quart de siècle. |
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