"Les enfants de l’exil raconte des vies, des douleurs, des joies d’hommes et de femmes, qui ont choisi de tout quitter un jour." Alain Gordon-Gentil peut souffler. Son film documentaire, fruit de plus de trois années de tournage à travers le monde, est sorti ce jeudi 9 novembre dans les salles mauriciennes. Il s'inscrit dans la suite de Venus d'ailleurs, indispensable et passionnante série documentaire sur l'histoire du peuplement de l'île Maurice. Avec Les enfants de l'exil, un nouveau pan de l'histoire mauricienne est traité par l'écrivain, journaliste, metteur en scène et documentariste mauricien, qui estime que la diaspora mauricienne tourne autour de 400 000 personnes. Un sujet passionnant et sensible abordé avec recul par le réalisateur de Gaëtan Duval, une vie (sorti au cinéma en Octobre 2015), et l'auteur de J'attendrai la fin du Monde (roman paru en Mars 2016), les deux derniers faits d'armes d'Alain Gordon-Gentil. Il s'est confié à La Isla Social Club avant la sortie de ce documentaire très attendu. Alain Gordon-Gentil, vous dites ‘ce film ne juge pas, il raconte’. Racontez-nous. Les enfants de l'exil raconte l‘histoire de ceux qui ont quitté Maurice pour se choisir une autre patrie. Mais c’est aussi une histoire racontée par eux-mêmes. Par 'ne pas juger' je veux dire que le film ne prends jamais partie pour ou contre ceux qui ont choisi d’aller vivre ailleurs. Les enfants de l’exil revient sur cette vague de départs post-indépendance. Pourquoi, chez certains, le désir de partir était-il si fort à cette époque ? Toute l’histoire du film tourne autour des raisons de tous ses départs. Pas un départ ne ressemble à l’autre. Chacun avait ses raisons. Même si les départs pré et immédiatement post-indépendance étaient motivés par la peur de lendemains sombres. Maurice allait devenir indépendante (en 1968) et nombreux sont ceux qui pensaient, non sans raison, que l’avenir était à jamais compromis. Si vous ajoutez à cela les tensions ethniques nées des bagarres raciales de 1965 et 1968, on peut aisément comprendre ses départs. On parlait beaucoup de l’avenir des enfants… Le film essaie de répondre à toutes ses questions par la voix de ceux qui ont vécu cette expérience dans leur chair. Ces centaines de milliers de mauriciens portent en eux un bout de Maurice, qu’ils ont éssemés aux quatre coins du monde A l'approche des 50 ans de l'indépendance de l'île, la tendance ne s’est-elle pas inversée ? Cela fait plus de 20 ans que la tendance s’est inversée. Il y a cependant toujours beaucoup de mauriciens qui continuent à émigrer, pour le Canada par exemple. Mais on ne peut plus parler d’émigration massive comme dans les années 60/70. Il faut dire aussi que les frontières sont devenues de plus en plus difficiles à franchir pour ceux qui veulent aller s’installer dans un pays. Mais je pense qu’il y a toujours dans la tête des mauriciens l'envie d’aller voir ailleurs. Nous sommes et resteront, selon moi, un peuple de nomades. En rencontrant aux quatre coins du monde ces ‘enfants de l’exil’, quel constat faites-vous ? L’identité mauricienne s’est-elle évaporée ou renforcée ? Dans certains cas, évaporée, dans d’autres, au contraire, renforcée. Vivre ailleurs met à l’épreuve vos sentiments à l’égard de votre terre natale et de sa population. J’en ai rencontré qui ne voulait quasiment plus entendre parler de Maurice. Ceux-là, souvent, ne veulent pas en parler devant une caméra. D’autres qui, au contraire, vivent dans une nostalgie parfois envahissante… Difficile de faire une généralité. Chacun essaie de vivre son éloignement à sa façon, mais l’enfance est une période très difficile à oublier. Quand son souvenir vous tourne autour, les nuits peuvent vite devenir des moments de regrets. Et vous, avez-vous été tenté de faire vos valises ? Non jamais. Mais je pense que si jamais on me disait qu’il n’était plus possible de quitter Maurice pour voyager, je partirai tout de suite m’installer ailleurs. Je suis heureux d’être à Maurice parce que je peux en sortir. Si tel n’était plus le cas je ne resterai pas ici. Prochaine étape, votre documentaire sur Mahatma Gandhi. Côté écriture, un nouveau roman à venir ? Un nouveau roman est en cours. Et pour mon documentaire sur Mahatma Gandhi, j’en suis au stade des recherches. Il est prévu pour Avril 2018. Allez + loin: Voir la fiche d'Alain Gordon-Gentil Les enfants de l’exil est projeté depuis le jeudi 9 novembre dans les Cinémas Star Caudan, Bagatelle et La Croisette à 18h et 21h.
Les enfants de l'exil –
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De Alain Gordon-GentilAvec - Genre: Doucmentaire Durée: 1h35 Visa: - Synopsis: C’est l’histoire de ces centaines de milliers de mauriciens et de mauriciennes qui ont choisi de vivre loin de leur île natale. L'histoire d'une vague née lors de la période d'indépendance de l'île Maurice, dans les années 60-70.
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