On attendait au tournant le dernier opus de Clint Eastwood, de retour avec un sujet sensible qui a bouleversé l'Amérique. Grand film annoncé avant même sa sortie en salle, American Sniper laisse pourtant une impression trouble et mitigée. Un film inabouti entre condamnation molle et patriotisme dégoulinant. Le scénario s'inspire de la vie et du livre autobiographique de Chris Kyle. Une histoire vraie donc, sur ce redoutable tireur d'élite des Navy SEAL qui aurait tué plus de deux cents personnes durant la guerre en Irak. Un chiffre vertigineux et un record selon l'armée américaine, qui a fait de ce Texan une star adulée et détestée. Le film traite avec brio la solitude du tireur d'élite (notamment la scène effrayante de l'enfant au bazooka) et la détresse psychologique des soldats au retour de la guerre. L'acteur Bradley Cooper, omniprésent à l'écran dans le rôle de Chris Kyle, porte le film avec justesse et la réalisation de Clint Eastwood est comme à son habitude maîtrisée de bout en bout. Les ingrédients sont donc excellents mais l'ensemble ne décolle pas, la faute à un parti-pris scénaristique des plus simplistes où l'intrigue sur le sol Irakien n'existe pas. Bradley Cooper du haut de son immeuble, empile les morts, et les irakiens caricaturés à l'extrême semblent tout droit sortis d'un film d'action des années 90. La veine ultra-patriotique du film nécessaire au sujet mais parfois dérangeante et lourde, est malheureusement devenue une habitude chez Clint Eastwood. American Sniper n'est certes pas un film d'action comme les autres mais certains stéréotypes chauvins le situe par instant à la limite de la propagande patriotique. Voilà qui est bien dommage, car, cinématographiquement, American Sniper est riche. La Isla Social Club
American Sniper –
61%
De Clint Eastwood
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