La culture électronique est un concept bien obscur à Maurice. Loin des paillettes et des soirées mousse se trouve une bande d’amis qui se bat pour faire la fête avec goût. The Primative Ö, collectif mauricien de la génération Dekmantel (du nom du festival electro lancé en 2013 à Amsterdam), s’évertue depuis 2016 à convertir la jeunesse mauricienne au culte d’une certaine musique électronique. Après Jacques et Fatima Yamaha c’est le français Kosme qui aura la charge de remuer le cocotier mauricien lors de leur événement annuel (samedi 10 août au Craft Village de Forbach). La Isla donne la parole aux frères Vellin (Dreamers 5) et à Marc-André Hein, têtes d’affiches d’un jeune collectif plein d’avenir. The Primative Ö (TPÖ) c'est un ovni à Maurice. Vous avez été envoyé sur l'île pour accomplir une mission? Nous sommes surtout là pour combler un vide dans le paysage électronique mauricien. C'est ce vide qui nous a motivé depuis nos débuts et qui continue à nous motiver aujourd'hui. Nous avons une certaine vision de la musique électronique et de la fête, et nous essayons de nous donner les moyens pour produire des événements qui nous ressemblent et respectent cette vision. Le collectif, jeune, se démarque par son engagement artistique et sa passion pour la musique. En quoi danser à une soirée TPÖ sera différent d'un autre événement électronique sur l'île? Nous passons beaucoup de temps à imaginer et concevoir les différents aspects de nos événements, particulièrement notre grand format annuel d'août. La musique reste la priorité de notre réflexion, nous faisons de notre mieux pour présenter une programmation moderne, adaptée et qui nous correspond. Nous nous investissons aussi énormément afin de créer une scénographie fonctionnelle, esthétique, épurée et sobre. Nous misons aussi beaucoup sur la qualité de la sonorisation et du jeu de lumières, qui est un aspect fondamental dans la culture de la musique électronique. Pour que la magie opère sur une piste de danse, il est essentiel d'avoir un son optimal. Votre grand kiff dans la nouvelle vague électronique actuelle c'est quoi? Nous sommes plusieurs dans le collectif, mais la majorité du groupe est influencée par les variantes hybrides de Techno, House et Bass Music provenant de la scène UK, mais tout en restant ouvert à d'autres horizons. En terme d'événements, c'est assez partagé : certains sont fans des opens airs et festivals d'été européens comme Lente Kabinet et Dekmantel à Amsterdam, Gottwood Festival dans la campagne anglaise, ou le Macki Festival à Paris. D'autres sont très fans des formats club comme le Pickle Factory à Londres, le Warehouse Project ou le White Hotel à Manchester. Après le gros coup Jacques, la renaissance Fatima Yamaha, vous faites venir le français Kosme. Un nom plus underground et moins clinquant mais bien connu des puristes de la scène électronique européenne. Kosme est d'abord un producteur que nous suivons depuis qu'il a percé. Nous l'avons découvert avec son remix (avec Remi Bertolino) de 'Mariam' de Konstantin Sibold sur le très bon label Caramelo. Depuis nous avons gardé un œil sur lui, et avons souvent eu de très bons retours d'amis qui sont allés le voir jouer dans différents contextes en Europe. Kosme est un habitué des mythiques Rex Club (Paris) et du Panorama Bar du Berghain (Berlin). Il aime visiblement les grands écarts, alternant l'underground Nuits Sonores (Lyon) et le populaire Solidays (Paris) où il était programmé l'année dernière. Pour Maurice, on aura droit à quel Kosme? Le fait que Kosme soit programmé à des clubs et festivals aussi différents montre bien qu'il a une certaine versatilité et sait s'adapter à différents publiques. Difficile de dire ce qu'il va jouer, mais en tout cas ce sera certainement très dansant! Ses différents mixes et sets disponibles en ligne l'attestent : il donne tout quand il mixe. Un mot sur Babani Soundsytem, l'un des rares groupes electro de l'île, que vous programmez pour la seconde fois? Babani Soundsystem fait l'unanimité chez nous, c'est un vrai coup de cœur depuis que nous les avons découvert. Ils avaient fait une performance monstrueuse l'année dernière avec Menwar. La façon dont ils fusionnent la musique acoustique et traditionnelle locale avec des sonorités électroniques est génial, nous sommes fans de leur musique ! C'était logique pour nous de les reprogrammer cette année, mais cette fois en tant que véritable tête d'affiche. Pas d'autres groupes Live cette année? Babani Soundsystem est tellement unique que nous avons jugé la performance suffisante avec le DJ set de Kosme et d’autres guest DJs. TPÖ c'est une grande soirée par an. La prochaine marche c'est quoi? Difficile de prévoir ce que l'avenir nous réserve, c'est un projet qui avance à son rythme. Nous préférons prendre le temps de bien faire les choses en évitant de précipiter le développement. Un artiste rêvé pour 2033? Pas de noms particuliers en tête pour 2033! Mais nous sommes confiants que d'ici là la musique aura connu des évolutions majeures et qu'il faudra s'adapter. Si on devait sortir un nom, ce serait probablement Four Tet! Toujours au top de d'un game dont il est le seul participant, il évolue avec son temps et l'influence énormément.
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