Nathacha Appanah, la plus célèbre romancière contemporaine mauricienne avec Ananda Devi (toutes deux signées chez l’éditeur français Gallimard dans la prestigieuse Collection Blanche) Marie-Thérèse Humbert et Shenaz Patel, a fait couler beaucoup d'encre avec Tropique de la violence, son 6e roman sorti il y a quelques semaines (1 an après " En attendant demain".) Au-delà d'un titre très accrocheur digne d'un film hollywoodien, l'histoire troublante et violente de ce nouveau roman de l’écrivaine née à Mahébourg et établit depuis 1998 en France, a séduit, de la presse spécialisée au grand public. Pas d'Ile Maurice à l'horizon mais une autre île, celle de Mayotte dans les Comores. Pas de paradis tropicale non plus mais une virée sans filet dans le milieu ado d'un bidonville proche de Mamoudzou (la plus grande ville de Mayotte). Pourquoi Mayotte ? Nathacha Appanah y a vécu de 2008 à 2010, une île "étrange" qui l'a fascinée. Tropique de la violence connait une belle carrière portée par d’excellentes critiques, largement méritées. Un succès concrétisé par sa sélection en septembre dans les 16 finalistes du prix Goncourt (mais aussi du prix Médicis, Femina et Goncourt des Lycéens !). Une sacrée performance faisant de Nathacha Appanah l'une des stars de la rentrée littéraire (en septembre) en France. Rappelons que le prix Goncourt est le prix littéraire français le plus ancien (créé par le testament d'Edmond de Goncourt en 1892 et mis en place chaque année depuis 1903) et considéré comme le plus prestigieux. A la même époque d'autres grands prix littéraires sont remis chaque année: le grand prix du roman de l'Académie française, le prix Femina, le prix Renaudot, le prix Interallié et le prix Médicis. Si Nathacha Appanah n'aura pas remporté le prix Goncourt (décerné à l'excellent "Chanson douce" le second roman de la jeune révélation Leïla Slimani), elle a décroché la semaine dernière l'un des autres grands prix : le prix Femina des Lycéens. Une récompense, créée en 1904 par vingt-deux collaboratrices du magazine La Vie heureuse, afin de constituer une contre-proposition au prix Goncourt toujours masculin... Le prix est logiquement attribué chaque année par un jury exclusivement féminin. La version lycéenne du prix, que remporte Nathacha Appanah, est une première. Un bel hommage de la jeunesse française à un très joli roman mauricien ! A ce petit jeu des récompenses, il y a bien eu un autre écrivain mauricien qui s'est distingué au niveau international: Jean-Marie Le Clézio et son prix Nobel de Littérature - récompense la plus médiatique au monde - décerné par l’Académie Suédoise à l’écrivain franco-mauricien en 2008. Tropique de la violence de Nathacha Appanah est disponible dans toutes les bonnes librairies mauriciennes. |