Demandez à un habitant de Saint Paul ce qu’il a fait le week-end du 27 septembre dernier. Il vous racontera, la tête encore dans les étoiles, plein de belles histoires. Le collectif du plus gros festival Mauricien s’est exporté vers l’île sœur. Les retours sont unanimes, Réunion Métis est un succès. Porlwi est mort, vive Réunion Métis ! Revenons un peu en arrière : nous avions été des centaines de milliers à redécouvrir les rues de notre capitale, ravivées par l’art, les jeux de lumières et la musique du festival Porlwi. Malgré le succès indéniable de ses trois éditions, en 2015, 2016 et 2017, l’évènement, qui aura ressuscité Port-Louis, n’a, pour l’instant, pas eu de quatrième édition. L’explication ? "Malgré l’énergie déployée et sa portée nationale, la volonté publique n’était pas au rendez-vous", nous explique Astrid Dalais, fondatrice avec Guillaume Jauffret du festival Porlwi. Regrettable ! Pour autant, le collectif Porlwi n’a pas perdu sa détermination à valoriser et promouvoir l’art dans les espaces urbains. Après une année blanche, le collectif s’est ouvert à La Réunion (qui a bien flairée le coup!) pour rejoindre l’organisation de la première édition du festival Réunion Métis, une adaptation du festival Porlwi, "conçue par les Réunionnais, pour les Réunionnais". L’événement, aux dimensions XXL, s’est tenu du 27 au 29 septembre dernier, à Saint Paul, "berceau du peuplement réunionnais". Astrid Dalais revient, pour La Isla, sur cette nouvelle aventure réunionnaise.
"L’échange a toujours été au cœur de l’ADN de Porlwi. Nous avons accueilli des artistes et visiteurs Réunionnais lors des trois éditions du festival et notre initiative a inspiré l’île sœur." Astrid Dalais et une dizaine de membres du collectif Porlwi ont plié bagages pour La Réunion. Bien qu’inspiré du festival Porlwi, "Réunion Métis est son propre festival" insiste-t-elle. Le collectif a travaillé avec l’île voisine pour faire découvrir les artiste locaux et la ville de Saint Paul sous un nouvel angle. Le résultat, "d’un très haut niveau artistique" d’après nos retours sur place, a dépassé les attentes et surpris les visiteurs. Les Réunionnais ont vécu "une expérience immersive, gratuite et ouverte à tous" jalonnée de diverses installations artistiques et lumineuses, de street food et de performances street art. Au cours des trois jours de festival le public a pu découvrir : ‘Solar’ – une installation monstre co-créée par le collectif Porlwi et Sanjeeyann Paleatchy, directeur artistique de Réunion Métis – qui a illuminé le débarcadère de Saint Paul, sa plage et sa mer (voir diaporama) ; un spectacle de danse de la Kompani Soul City de Didier Boutiana réunissant une trentaine de danseurs ; la Salle Verte 2.0, installée par Jean-Claude Jolet, "où lumières et matières se mêlent" ; l’artiste Esther Hoareau qui offrait au public une œuvre participative inédite : "un arbre à câlin interactif qui s’illumine et chante lorsqu’il est enlacé" ; dans le ciel 1000 oiseaux tissés en palme de coco imaginés par Jordan Tress’ali et un mapping réalisé pour l’occasion par Yann Péron & electrocaïne. Sans oublier les performances street art d’artistes sélectionnés par les stars locales Kréol et Boogie (venus à deux reprises sur Porlwi), et une programmation musicale "exceptionnelle" pensée par David Mantault et Arno Bazin sur les ‘’Kombi Sound System’’ et réunissant notamment les Mauriciens Richard Beaugendre et Daniella Bastien. Bilan : Plus de 80 artistes et un public de 20 000 personnes étaient réunis à Saint Paul. De Porlwi à Réunion Métis, une expression revient régulièrement : le ‘’vivre ensemble‘’, symbole d’une vision humaniste et d’un nouveau pont artistique qui relie les 2 îles sœurs avec ces 2 festivals. "C’était une expérience humaine inoubliable ! Réunion Métis se positionne aujourd’hui comme un festival pluridisciplinaire d’arts contemporains, et comme une plateforme d'échanges sur le vivre-ensemble réunionnais" s’enthousiasme Astrid Dalais. Et demain, le retour de Porlwi ? "L’avenir nous le dira." Affaire à suivre…
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Aniouta COTEGAH - Juste la fin du monde
Jeune, libre et impertinente, avec Aniouta Cotegah le futur c'est maintenant. La nouvelle vague? Sa passion. Son idole? Xavier Dolan, forcément. |
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