"Ki manier?" Une expression bien de chez nous, qui est aussi le titre de la deuxième exposition solo d’Evan Sohun. Le graphiste-illustrateur mauricien qu’on ne présente plus, s’installe à la galerie Imaaya, à Phoenix, jusqu’au 11 octobre 2019 (Ndlr: Evan Sohun y a fait sa première expo solo en 2017, ‘Frekente’). La Isla est allée à sa rencontre lors de son vernissage le 17 septembre dernier à la galerie fondée par Charlie d’Hotman. L’artiste incontournable de la scène artistique mauricienne, illustrateur pour les hôtels Attitude et vu sur le second Dreamers en 2017 (Ndlr: Evan a aussi créé l’univers graphique du dernier festival La Isla 2068), nous parle d’introspection, de ses ‘Toudims’ et… d’Hervé Masson. ‘Ki manier ?’ Nous avons bien envie de lui retourner la question après son vernissage. "Soulagé et heureux. Ça a été un travail d’un an et demi, et arrivé au jour J, je me sens un peu vidé. Mais, j’ai eu des retours intéressants et le partage avec les personnes présentes me donne de quoi me nourrir pour la suite", nous raconte Evan Sohun. "'Ki manier' est une histoire de dualité - une histoire présentant l'homme, qui, bien que pris dans un tourbillon de choses à faire, de personnes qui se bousculent, et une vie qui va à 300 à l'heure, est isolé à l'intérieur de lui-même et un peu perdu dans des doutes, des craintes... Il n'a qu'une envie : se poser," explique Evan. Le titre de l’expo est aussi une réflexion sur l’habituelle réponse, souvent automatique, "Ki Manier?" - "Korek, twa?" - "Korek". Pour Evan Sohun, la question de prendre le temps de s’arrêter et de voir au-delà du "Korek" est pertinente. "Les travaux présentés parlent un peu de ça et placer cette question un peu anodine comme titre de l'expo allait un peu de soi", indique l’artiste mauricien de 34 ans. A travers son exposition - qui comprend une vingtaine d’œuvres sur papier et sept sculptures de son fameux personnage ‘Toudim’, mi- loup, mi-homme, réalisées par Hary Bouf -, l’artiste invite le public à "un voyage sur une note légère et amusante, où à un moment, on pose ses bagages pour respirer, pour comprendre ce qui se passe autour de nous". Son parcours qu’il qualifie comme "éclectique", a connu une nette évolution artistique au fil des années. "Je savais que je voulais raconter des histoires mais je ne savais pas encore par quel moyen. Donc, je suis passé par la BD, la photographie, l’illustration et maintenant le street art (Ndlr: notamment 2 murs au cœur de Port-Louis et un mur à cité Mangalkhan) et la peinture." L’artiste inspiré par "Njideka Akunyili Crosby, Yayoi Kusama, Banksy, Jean Dubuffet, Damien Hirst, David Hockney, et beaucoup d’autres !" croit aux rencontres enrichissantes que la vie place sur sa route. Une route qui s’annonce pleine de succès! Il travaille en ce moment sur une exposition collaborative avec l’artiste française Julie Cheng à l’Institut Français de Maurice, ainsi que sur un livre-objet sur l’artiste engagé Hervé Masson, dans le cadre du centenaire de sa naissance, et qui sera lancé mardi 24 septembre prochain au Hennessy Park Hotel, à Ebène. "Un livre qui regroupe plusieurs peintures que j’ai faites pour interpréter à ma manière l’artiste qu’était Hervé Masson." Une actu à suivre dans Le Lab! Accédez à la fan zone pour voir la fiche d'Evan Sohun. 'L'artiste de la semaine' c'est chaque semaine avec La isla social club en collaboration avec les hôtels Attitude. Accédez au classement de tous les artistes et cliquez sur 'Devenez Fan' pour suivre l'actualité d'un artiste mauricien en particulier.
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