Un (très) bon film Netflix tombe tous les 3 mois. Au milieu d’une liste indigeste de films médiocres ou complètement débiles (le dernier en date, l’outrancier 'Tyler Rake', copie consternante d’un 'John Wick' à la sauce 'Rambo', symbolise ce e-cinéma sans neurones, vite consommé, immédiatement oublié), émerge quelques perles…. souvent espérées comme telles. C’était le cas avec 'The Irishman' ou 'Marriage story' réalisés par les icônes (dans un registre bien différent) Martin Scorsese et Noah Baumbach. Plus récemment la bombe indé 'Uncut Gems' des frères Safdie (Lire notre article : 'Uncut Gems' à la folie!) redonnait un peu de crédit cinématographique à une plateforme aux dents longues. Notre film de la semaine est une perle que cette fois nous n’attendions pas. Lumière sur 'All day and a night', long métrage bouleversant sorti ce 1er mai. Un film qui fera beaucoup de bruits…
'All day and a night' raconte la vie chaotique d’un jeune Afro-Américain issu d’un quartier défavorisé d’Oakland. Une vie brisée par un père violent, un quartier brûlant, des fréquentations dangereuses… L’immersion est saisissante. Le film de Joe Robert Cole - réalisateur débutant mais scénariste de 'Black Panther' et surtout scénariste de 'The People v. O. J. Simpson', l’excellente première saison d’'American Crime Story' -, vous scotche dès la première seconde pour ne plus vous relâcher. Le réalisateur américain film Oakland comme jamais, notamment dans un long plan séquence nocturne génial. Son film questionne la condition noire aux Etats-Unis. On pense aux classiques du genre, 'Menace II Society' et 'Boyz n the Hood'. L’oscarisé 'Moonlight' de Barry jenkins n’est pas loin. Même si les ambitions scénaristiques sont plus modestes, comme réduites à un fragment brûlant d’une vie volée. Devant la caméra, un acteur crève l’écran. Ashton Sanders, taiseux et émouvant. A vif et rempli d'une colère contenue. Il était déjà le héros du film 'Moonlight'… |