'Eiffel', c’est une histoire de 20 ans… Ridley Scott, Luc Besson, Christophe Barratier, ou encore Olivier Dahan… des grands noms de réalisateurs habitués aux prestigieux biopics, tous destinés à un moment ou à un autre à prendre les rênes d’un film qui s’imagine monumental. C’est finalement le moins chevronné (mais très doué) Martin Bourboulon qui a la lourde tâche d’élever 'Eiffel' au sommet du cinéma français. Mission réussie?

'Eiffel' c'est deux films en un. D’un côté, on suit l'histoire de la création de la tour Eiffel jusqu’à l'exposition universelle de 1889. De l’autre, on découvre l'histoire d'amour (impossible) entre Gustave Eiffel et sa muse. La partie 'historique' est une totale réussite. La bataille que Gustave Eiffel a mené pour achever un projet, décrié par la presse, mais véritable merveille d'ingénierie, est passionnante. La reconstitution d'époque, avec de très beaux panoramas du Paris du XIXe et des ateliers Eiffel impressionnants, est splendide. La mise en scène de Martin Bourboulon est classieuse et enlevée. Le réalisateur remarqué pour son excellente saga comique et irrévérencieuse 'Papa ou Maman' relève le challenge du grand film populaire. La partie 'romance', pourtant parfaitement relevée par le duo Romain Duris - Emma Mackey (la britannique de 'Sex Education') - détourne notre regard de la construction de la tour Eiffel. Dommage. Le film, particulièrement romanesque, perd en panache. On aurait aimé passer plus de temps sur ce chantier magnifiquement reconstitué, à contempler le vieux Paris. On aurait aimé se promener plus longtemps dans cette fameuse exposition universelle de 1889 répartie du Champ-de-Mars au Palais du Trocadéro, de sa fameuse galerie des machines au phare supposé éphémère de cet événement international: la tour Eiffel. La tour de Gustave Eiffel, haute de 312 mètres (après deux ans, deux mois et cinq jours de travaux), a atteint son objectif souhaité par son ingénieur: placer Paris sur le toit du monde dans le cadre du centenaire de la Révolution française. Martin Bourboulon lui rend un bel hommage, classique, sans l'originalité ou les coups d’éclats de 'La Môme' d'Olivier Dahan, dernière méga production sur un personnage majeur de la mémoire française.

Reste un film particulièrement beau, souvent passionnant et parfaitement interprété, sur le monument le plus célèbre du monde. 'Eiffel' est en salles à Maurice (dans les cinémastar), une semaine après sa sortie française. Chic, Maurice suit le rythme!