Popcorn | Cinéma / Publié le 31 Octobre 2021
'Halloween Kills', l’hystérie collective

L’hommage de David Gordon Green au maître John Carpenter continue. Le réalisateur, particulièrement côté depuis 'Joe' et 'Stronger', est un fan de la première heure de la saga 'Halloween'. Après le succès colossal et amplement mérité de son 'Halloween' (2018) qui marquait le retour – 40 ans après – du duo Jamie Lee Curtis (actrice principale) - John Carpenter (producteur et compositeur), voilà 'Halloween Kills' deuxième épisode d’un revival dément pensé en trois long-métrages. Le film est en salles à Maurice. Ça tombe bien c’est Halloween!

'Halloween Kills' est la dixième suite d'un film d'auteur surgi de nulle part en 1978 et instantanément devenu culte. La faute à son réalisateur, John Carpenter, icone pop culture surnommé depuis le maître de l’horreur. La faute à une jeune actrice alors inconnue, Jamie Lee Curtis, devenue la 'Scream Girl' la plus célèbre du cinéma. La faute à Michael Myers, flippant boggeyman, dont le masque blanc sera décliné à toutes les sauces dans une multitude de slasher movie, un genre crée, malgré lui, par John Carpenter et son tueur macabre.

Michael Myers est donc (encore) de retour, 40 ans après, dans sa ville de 'cœur', Haddonfield. Il se donne une seule nuit - celle du 31 octobre biensur -, pour massacrer innocents et traquer sa cible ultime, Laurie Strode (Jamie Lee Curtis). Si 'Halloween' version 2018, était un come-back régressif totalement jouissif, un tribute appuyé et élégant au style si sobre et efficace du film de John Carpenter; 'Halloween Kills' fait moins dans la dentelle. Avec un nom pareil il fallait s’attendre à un carnage. C’est un véritable massacre, particulièrement gore et radical, se situant narrativement le soir même des événements de la version 2018 (comme le 'Halloween 2' de 1981). Excessif? Peut-être, mais loin d’être bourrin (comme l’a pu l’être Rob Zombie dans son reboot d’'Halloween' en 2007 et 2009). Car David Gordon Green est un réalisateur hyper talentueux, un auteur brillant, qui sait prendre son temps pour raconter une histoire et présenter ses personnages. Son 'Halloween Kills' en regorge (un peu trop). Ses nouveaux personnages sont un hommage aux survivants, aux familles brisées par les coups de couteaux de Michael Mayers. 'Halloween Kills' est un duel, presque allégorique (le traumatisme est infini), entre Haddonfield et Michael Myers. Sa ville et sa légende. La peine des uns, la colère des autres, devient collective. L’hystérie s’empare du petit bourg américain, aveuglé par la haine pour combattre le "mal". Le résultat sera sans compromis, sadique à souhait. Le film, à l’atmosphère si travaillée, s’égare un peu avec cette multitude d'opposants (façon 'Halloween 4'). Michael Myers, supposément lent et minimaliste, se met presque au kung-fu. Le délire n’est pas loin, mais la mise en scène évite la faute de goût. On en oublierait presque Jamie Lee Curtis, toujours fringante mais très discrète dans cet épisode finalement de transition. De quoi se préparer à un épisode final attendu comme un feu d’artifice: 'Halloween Ends' déjà annoncé pour le prochain Halloween et toujours signé David Gordon Green. La fin, vraiment? Pas sûr que Michael Myers soit de cet avis.

Halloween Kills – 73%

De David Gordon Green
Avec Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak...
Genre: Epouvante1h46
Visa: -12 ans
Synopsis: Laurie Strode, sa fille Karen et sa petite fille Allyson viennent d’abandonner le monstre au célèbre masque, enfermé dans le sous-sol de sa maison dévorée par les flammes. Grièvement blessée, Laurie est transportée en urgence à l’Hôpital, avec la certitude qu’elle vient enfin de se débarrasser de celui qui la harcèle depuis toujours. Mais Michael Myers parvient à s’extirper du piège où Laurie l’avait enfermé et son bain de sang rituel recommence. Surmontant sa douleur pour se préparer à l’affronter encore une fois, elle va inspirer la ville entière qui décide de l’imiter et de se soulever pour exterminer ce fléau indestructible.

Scéances: ce film n’est plus projeté à Maurice
Victor GENESTAR - Requiem for a Dream

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