C’était au mois de mai 1998, voici bientôt 20 ans. Salim Currimjee eut la belle idée d’installer son exposition de cette année dans une aile de l’ancien grenier, aujourd’hui parking dans la zone portuaire. Ceux qui ne l’avaient pas encore mesuré - parmi les plasticiens eux-mêmes, au sein de certains journaux - découvrirent l’immense potentiel de cet espace pour des expositions comme pour des ateliers créatifs. On attend encore sa pleine conversion en carrefour des arts mais déjà quelques initiatives, de l’exposition Borderline à diverses animations du deuxième Porlwi by light, ont pu épargner à ce lieu magique de n’être qu’une dérisoire halle à autos. 

L’exposition de 1998 a arraché le grenier à une certaine forme d’oubli ; les commentaires enthousiastes dans la presse, l’intérêt provoqué ont protégé ces magnifiques murs de brique rouge de l’appétit de neuf de marchands d’espace à l’affut. 

On peut le dire : la définition, par la société civile, d’un projet pour un site patrimonial à l’abandon est un des meilleurs moyens de faire obstacle aux démolisseurs insensibles et insensés. 

Au début du mois de juillet, certains - sans doute sensibles et sensés mais en retard d’une mesure - ont déploré la démolition du vieux bâtiment de La School, à la rue Edith Cavell. Pendant les semaines, les mois qui précédèrent l’assaut, alors que le bâtiment était désaffecté, combien de Mauriciens, parmi les plus attachés à sa mémoire, proposèrent des usages possibles de ce lieu de mémoire ?

Tiens, une idée : la création de KiZotDir, une ONG se donnant pour mission a) d'identifier et répertorier des sites patrimoniaux inutilisés ou sous-utilisés, appartenant au public comme au privé ; b) d’imaginer des usages innovants et créatifs de ces pans d’héritage laissés à l’abandon ; c) de communiquer à leur sujet. 

Où et comment communiquer ? Sur La Isla Social Club, par exemple.

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