L‘Islande terre de légendes. Cette île isolée du nord de l’Europe, au soleil rare et aux dimensions gigantesques comparées à Maurice (100,000km2 contre 2000km2, malgré une population six foix inférieure), regorge d’histoires et de traditions. La série originale Netflix 'Katla' du réalisateur star Baltasar Kormákur fait écho à une de ses légendes. Tournée dans le cadre impressionnant du village de Vik, au sud de l'Islande, 'Katla' distille avec brio son mystère.

Baltasar Kormákur est le grand nom du cinéma islandais. Réalisateur de 'Jar City' et 'Survivre', il a connu une période plutôt fade à Hollywood ('2 Guns', 'Everest'), avant de revenir à ses amours: L’Islande et ses paysages extrêmes.

Avec 'Katla' il signe sa deuxième série pour Netflix après l’excellente 'Trapped' dont la saison 2 approche. Comme 'Les meurtres de Valhalla' (l’autre série islandaise récente), ces séries sont policières, centrées autour de disparitions mystérieuses. Car L’Islande est aussi la terre des polars du grand froid. Une littérature célèbre dans le monde entier et portée par Arnaldur Indridason et Ragnar Jonasson. Forcément, les séries s’en inspirent.

Sur les 8 épisodes de 'Katla', difficile de ne pas tomber sous l’emprise de cette atmosphère de bout du monde: il fait froid, sombre, la mer est noire, les éléments se déchaînent, les paysages semblent infinis. Tout est réuni pour enquêter - au coin du feu - sur d’étranges faits-divers. Dans 'Katla', se sont carrément des disparus de longue date qui réapparaissent comme par magie, nus et couverts de la cendre noire du volcan voisin Katla entré en éruption. Le clin d’œil à la série française 'Les Revenants' semble évident. C’est surtout vers les légendes d’Islande qu’il faut se tourner.

Katla, est un volcan actif islandais situé sous un glacier, dont la dernière éruption remonte à 1918. Sa réputation est très mauvaise. A l’époque, son éruption avait provoqué la fonte brutale du glacier et crée un puissant torrent qui dévastera tout un village. Un drame de plus lié à Katla. La légende s'inspire d'un conte moyenâgeux mettant en scène une vieille femme nommée Katla. Elle possédait des pantalons lui permettant de courir sans se fatiguer. Un berger nommé Barði emprunta le pantalon, sans la permission de Katla, pour aller chercher des moutons dans les montagnes. A son retour, Katla l'a tué et fait disparaître dans un tonneau. Craignant d'être repérée, Katla courut se cacher dans le volcan, d'où elle continuerait de manifester sa colère entre disparitions et éruptions…

Dans la série, les rares habitants du village de Vik restés sur place, sont soit des scientifiques, soit des policiers, soit des passionnés, soit la gérante d’un hôtel qui sonne bien creux. Les personnages et le cadre sont présentés comme dans un bon polar, c’est l’une des réussites de 'Katla', les éléments du récit sont parfaitement installés, maîtrisés. Et l’histoire, intrigante et déroutante, captive de bout en bout sans verser dans le fantastique. A voir… avec un bon thé chaud.