A l’emplacement où il est entreposé, il y a dû y avoir, ne serait-ce qu’une fois ou deux, un quelconque conservateur, un possible restaurateur, un plausible amateur de pièces rares qui l’aurait aperçu. En ce lieu particulier où les préposés aux salles sont au moins susceptibles de connaître le numéro de téléphone de l’administration concernée, en l’occurrence leur employeur, aussi étonnant que cela paraisse, personne n’a pu alerter les autorités responsables. Ou pire, plus grave encore, plus affligeant pour tous, si elles avaient bien été informées, elles n’auraient pas agi depuis.
D’un regard sur la photo illustrant cette page, vous l’aurez compris : le paragraphe ci-dessus voulait attirer l’attention des visiteurs de La Isla Social Club, sur le triste état du wagon de chemin de fer présenté ici. Serait-ce si difficile, si coûteux de le restaurer ? Supposons que le train ait souffert une première fois, cela dû au fait que les savoir-faire en matière de travail du bois sont perdus, que les métiers se sont éteints avec leurs derniers praticiens. Mais il nous reste encore la possibilité de nous tourner vers ce conversatoire des talents manuels qu’est Madagascar. Pays où des artisans payés une misère savent fabriquer des guitares, des violons et des violoncelles… Deuxième souffrance : il faudra sans doute moult permissions et autorisations avant de commencer la rénovation du compartiment. Avant que nous ne révélions la troisième souffrance, le motif le plus attristant de la déchéance du wagon. Savez-vous où il se trouve ? Sur un terrain de l’Etat, dans un lieu public et visité : dans la cour du National History Museum de Mahébourg. A la vue de ministres, PS, conseillers. Excellent spectacles messieurs, ô ministres intègres, conseillers vertueux… |