Sorti en salles en mars, quelques jours avant le confinement, 'Vivarium' est disponible sur quelques plateformes de streaming. Retour sur un film troublant récompensé à la Semaine Internationale de la Critique à Cannes.
Lorcan Finnegan, réalisateur irlandais de 40 ans, n’est plus un inconnu. Adepte du film de genre, entre horreur et science-fiction, 'Vivarium' est son second long-métrage. Son premier à dimension internationale. La faute à une histoire dingue, une dystopie qui a séduit la star Jesse Eisenberg (The Social Network) et Imogen Poots (Green Room). Les deux acteurs forment un couple trentenaire attachant, en quête d’une maison pour fonder un foyer. Ils seront de tous les plans. Leur recherche les 'perd' au N°9 d’une zone pavillonnaire étrange, où chaque maison est identique. Le cauchemar peut commencer. Car 'Vivarium' est un film radical, totalement minimaliste, qui malgré ses défauts, obsède longtemps après sa vision. Captivant puis frustrant, intrigant puis déroutant, 'Vivarium' est pensé comme un huis-clos à mi-chemin entre la satire sociale et le film de science-fiction. On se croirait dans un nouvel épisode de 'La Quatrième Dimension' ou de 'Black Mirror'. Lorcan Finnegan réussit, avec très peu d’effets et une esthétique glaçante (le réalisateur irlandais dit avoir été visuellement inspiré par une série de tableaux de Magritte, 'L’Empire des lumières'), a happé le spectateur dans cet enfer. Son film est un immense doigt d’honneur à nos sociétés matérialistes, à ces résidences sans âme, où tout est parallèle, tout est identique, comme un moule du (petit) rêve américain. Ne vous attendez pas à de grandes révélations. C’est cruel. Comme le monde. |