Popcorn | Cinéma / Publié le 08 Octobre 2021
L’île Maurice fête le cinéma européen

Cinéphiles, réjouissez-vous! Loin des blockbusters, plus proche du cinéma d'auteur, l’Euro Film Fest, dont La Isla est partenaire, démarre mardi 12 octobre à l’île Maurice. Au programme, huit films inédits à voir depuis votre canapé, dont 'Nourrir le changement' du réalisateur mauricien Camille Montocchio. Focus sur la 3e édition d’un festival 'européen' qui s’ancre durablement dans le paysage culturel mauricien.

Résistance et Résilience, c’est la thématique très actuelle et sociétale de cette édition. Une thématique qui s’est appliquée aussi à ses organisateurs. Face aux ravages de la pandémie, l’Euro Film Fest a tenu bon et maintenu ses dates: "Le reporter ou l’annuler aurait représenté une rupture pour ceux qui nous suivent et pour la promotion de la culture en général", nous raconte Vincent Degert, ambassadeur de l’Union européenne à l’île Maurice. Le voilà l’intérêt de ce festival mis en place par le Délégation de l’Union européenne avec Porteur d’images, l’IFM, la France et l’Espagne (plus la Pologne cette année): mettre en lumière des talents innovants, européens mais aussi Mauriciens (ou issus d’autres pays partenaires de l’Europe), pour leur offrir une meilleure visibilité. "Le cinéma européen rime avec qualité et diversité, on est là avec l’Euro Film Fest pour assurer sa promotion à travers l’île Maurice" rajoute Vincent Degert. 

Du 12 au 31 octobre, le festival du film européen est à vivre gratuitement… en ligne! Dans un contexte administratif incertain (les cinémas était fermés jusqu’au 1er octobre), le festival a dû opter pour le confort du site www.festivalscope.com, une plateforme pour les professionnels du cinéma devenue un outil bien utile en ces temps de pandémie. 400 'places' par film, gratuites donc, sont disponibles sur réservation sur le site.

Et qu’allons-nous voir? C’est David Constantin qui a dû trancher. Le plus célèbre réalisateur Mauricien, l’homme derrière le long-métrage 'Lonbraz Kann' ou encore le festival Île Courts, est responsable de la programmation du festival. "J’ai regardé 80 films pour n’en retenir que 8. Tous sont des films positifs et porteurs d’espoir". Sur les huit films sélectionnés, pas le nouveau film de Pedro Almodovar, ni de Paolo Sorrentino, mais des noms moins connus, souvent émergents, toujours prometteurs, actuellement dans le circuit des festivals à travers le monde. Tous les films sont récents, inédits (ils n’ont pas encore été diffusés hors salles)... et de grandes qualités. Les 8 films sont: 'Acasa, my home' de Radu Ciorniciuc (Roumanie) sur l’histoire d’une famille contrainte de s’installer en ville, 'And then we danced' de Levan Akin (Suède) un film encensé par les critiques sur la danse et les droits LGBTI, 'Her Job' de Nikos Labôt (Grèce) sur l’insertion sociale d’une femme au travail, 'Icarus' de Maciej Piepryzca (Pologne) sur l’histoire d’un pianiste malvoyant ("Un très beau film sur le dépassement de soi" précise David Constantin), 'Uno par todos' second film de David Ilundain (Espagne) touchante histoire d'un prof remplaçant qui arrive s'occuper d'une classe de CM2 dans un village isolé, 'Jacob, Mimmi and the talking dogs' de Edmunds Jansons (Lettonie) un film d’animation sur la gentrification et la disparition d’un quartier, 'Tel Aviv on Fire' de Sameh Zoabi (Luxembourg) un film remarqué sur l’histoire du tournage d’une série arabe à Israël, et donc 'Nourrir le changement' de Camille Montocchio. Cette co-production franco-mauricienne est un documentaire de 1h09 tourné dans six pays différents sur le système alimentaire. C’est le premier long-métrage de Camille Montochhio. Avec son sac à dos, le Mauricien de 26 ans, soutenu par une association française, est parti à la recherche de meilleures façons de vivre notre alimentation. "Je pense qu’on a énormément à apprendre sur la manière de nous organiser pour nous alimenter" raconte le réalisateur. Ce documentaire est bien entendu la curiosité 'mauricienne' de la 3e édition du festival. "C’est génial d'avoir pu réaliser ce documentaire, mais c’est d’abord un film français. Ce que j’ai envie de faire dans le futur, c’est de réaliser des films mauriciens, raconter des histoires mauriciennes." L’Euro Film Fest est là pour ça: mettre en lumière les talents originaux afin de les aider à mettre en place d’autres productions.

"Le festival est encore très jeune, et on veut le faire grandir pour devenir un événement annuel majeur de la culture à Maurice" précise Vincent Degert. Cette année, si le festival a été contraint de se priver des salles de cinéma, il continue ses démarches pour toucher un public plus large : pour la première fois la programmation est complétée par une sélection jeunesse 100% animation de 19 longs et courts métrages. Et durant les 3 vendredis du festival, à 18h30, des discussions seront organisées (avec Reza Dulymamode en animateur) et diffusées en live sur la page facebook du festival.

Rendez-vous le mardi 12 octobre! Dès 17h tous les films seront disponibles en même temps. Inscrivez-vous sur www.festivalscope.com. Bons films!


Victor GENESTAR - Requiem for a Dream

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