Popcorn | Cinéma / Publié le 22 Janvier 2016
L'Inde et l'hypocrisie de la censure

Un film a ravivé la polémique de la censure en Inde. Kya Kool Hain Hum 3, sorti à l'Ile Maurice cette semaine, est qualifié de comédie "sexy" d’après son réalisateur Umesh Ghadge. Un film provocateur mais soft. Pourtant ce film a failli être interdit de distribution (lui offrant un sérieux coup de pouce marketing !). Le fameux et archaïque Comité de Censure Indien a permis la distribution du film en coupant pas moins de 34 passages (!!), accompagné d’une interdiction aux moins de 18 ans. Sidérant, surtout quand on apprend que les censures concernent des éléments anodins comme par exemple le nom d’un des personnages - "Horny Singh" -  jugé trop sexy et rebaptisé à la demande du comité "Mickey Singh" !

Une décision d'un autre temps vu d'un regard extérieur, mais qui est monnaie courante en Inde. Le film américain "Fifty Shades of Grey" précédé d'une réputation sulfureuse mais pourtant pas bien méchant a été interdit en Inde malgré la proposition de couper les scènes de nudité. "Millenium" de David Fincher a aussi été interdit ! Plus récemment se sont les 2 scènes de baiser du dernier James Bond "Spectre" qui ont été coupées !

Des décisions regrettables, qui prennent parfois une tournure révoltante quand un tribunal a décidé d’interdire la diffusion du documentaire "India’s daughter" de l’anglaise Leslee Udwin, fruit de 2 ans d’enquête sur le drame du 16 décembre 2012 où Jyoti Singh, étudiante en médecine, avait été violée à mort par 6 hommes dans un bus (voir le trailer ci-dessous). Cette mesure d'interdiction (pour des propos polémiques forcément) avait provoqué la colère du diffuseur indien NDTV qui en guise de protestation avait affiché durant une heure un écran noir. Même Tushar Gandhi, l'arrière-petit-fils du héros de l'indépendance, s’était indigné d’une telle décision. Une polémique encore d'actualité.

Le Comité de Censure est en interne proie à de vives altercations entre les modernes et les plus anciens. Reste qu'au final le grand perdant c'est le public.


Anoushka Badi - L'Arty

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