Fini le temps où la mythique montagne du Morne était inaccessible...Le gouvernement mauricien, en annonçant cette semaine son accès au public, permet à la population de renouer avec une histoire jusqu'ici lointaine...

La semaine dernière ce n'était encore qu'avec un guide privé que l'on pouvait accéder en quelques heures et très tôt le matin au sommet de cette montagne légendaire. Grâce à l'ouverture récente d'un passage permettant légalement de l'escalader, Le Morne peut maintenant devenir un lieu de pèlerinage, en plus d'être une nouvelle étape touristique incontournable. Avec cette ouverture, le travail de mémoire est facilité : au-delà de son paysage panoramique à couper le souffle, cette montagne renferme une sombre histoire, préserver par son statut de Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 2008 (Le Morne et l'Aapravasi Ghat étant les 2 seuls sites mauriciens inscrits). 

Retour sur le passé de ce site exceptionnel au poids du passé particulièrement lourd : Le Morne, sur la pointe Sud Ouest de l'île Maurice, est tristement célèbre pour avoir été le lieu de refuge des esclaves en fuite au début du XIXème siècle. Des esclaves également appelés marrons (terme qui vient de l'espagnol « cimarron » signifiant s'échapper ou fuir) qui pour certains sauteront désespéramment du sommet pour éviter leur arrestation. La montagne est ainsi devenue par la suite un symbole de la lutte des esclaves pour leur liberté. Cette ouverture est une libération pour de nombreux Mauriciens qui pourront désormais rendre hommage à cette époque historique, non plus au pied mais au sommet du Morne.

L'ouverture de ce passage a été annoncée fin juin et officiellement inaugurée le 24 juillet en présence de personnalités mauriciennes comme le Premier ministre adjoint Xavier-Luc Duval  et le ministre de la Culture Dan Baboo qui ont enfilé leur tennis pour réaliser cette marche hautement symbolique jusqu'au sommet. Les deux ministres ont annoncé d'autres projets liés au Morne comme la construction d'un village modèle montrant les conditions dans lesquelles vivaient les esclaves à l'époque, et d'un musée consacré exclusivement au marronage. Des initiatives louables...mais il faudra certainement être très patient...