Popcorn | Cinéma / Publié le 02 Avril 2021
Les révélations sidérantes de 'Seaspiracy'

Comment sauver les océans? Comment sauver la planète! ‘Seaspiracy’, le documentaire choc dévoilé sur Netflix le 24 mars dernier, est édifiant. Cette enquête kamikaze de Ali Tabrizi révèle une conspiration mondiale alarmante. Incroyable?

Après avoir visionné ‘Seaspiracy’ votre regard sur la mer va peut-être changer. Une chose est certaine, le documentaire du jeune anglais Ali Tabrizi aura des conséquences: il va lever une armée de militants contre la pêche commerciale… et une armée de critiques et de pêcheurs, dont les discours seront plus mesurés. ‘Seaspiracy’ a pourtant germé d’une idée simple: mettre en avant l’incroyable diversité des océans. La passion d’Ali Tabrizi. Mené sur plusieurs années, le documentaire a littéralement changé d'angle (au point d’attirer les producteurs de ‘Cowspiracy’) quand il a découvert, échoué sur les côtes anglaises, des baleines à l’estomac rempli de plastiques et de matériels de pêche.

Que se passe-t-il vraiment dans les océans?

Ali Tabrizi n’a que 27 ans mais un savoir-faire évident. Son documentaire, méthodique, avance pas à pas, de statistiques officielles en consensus scientifique. Appuyé par des images impressionnantes, ‘Seaspiracy’ suit l’enquête de son narrateur, de la chasse aux dauphins high-tech et secrète de Taiji (Japon) au Grind, du nom de cette incroyable pêche traditionnelle à la main de globicéphales (gros dauphins) aux îles Féroé. Bien au-delà des cas très médiatiques des dauphins ou des ailerons de requin, le film dénonce un massacre impressionnant de l’océan dans sa globalité qui déséquilibre le biosystème marin et menace notre planète.

C’est la pêche commerciale, ennemie du pêcheur local, qui est pointée du doigt. ‘Seaspiracy’ s’appuie sur des chiffres sidérants: 5 millions de poissons sont tués par minute. 1,6 milliard d’hectares de flore marine sont détruites chaque année par les chalutiers dont les filets raclent les fonds marins. Un carnage aux conséquences catastrophiques pour la planète et notre atmosphère, bien plus, selon le documentaire, que les 100 millions d’hectares de forêt qui disparaissent chaque année. Et le coup de grâce arrive: Ce sont les engins de pêche, perdus ou abandonnés, notamment les filets, qui représentent la majorité du plastique présent dans la mer. 

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La démonstration est sidérante. Ses arguments sont-ils implacables? Depuis la diffusion du film sur Netflix, le grand public adhère, les adeptes de la théorie du complot se régalent, mais des voix dissonantes se sont élevées. Notamment de ces associations et ongs qui labélisent la ‘pêche durable’. ‘Seaspiracy’ leur donne la parole et les décrédibilise totalement, entre intérêts financiers et irréalisme de leur vision. 

Si certaines conclusions du documentaire sont à prendre avec des pincettes, et que la forme - à sens unique - de ce type de documentaire engagé pourra toujours prêter à débat, les faits sont bien là: L’ampleur qu’a prise la pêche industrielle ces dernières années est une catastrophe pour la santé de notre planète. Alors on arrête de manger du poisson? Pas forcément. A Maurice, la solution est toute trouvée: acheter son poisson auprès du pêcheur du coin plutôt que dans un supermarché.

Seaspiracy – 92%

De Ali Tabrizi
Avec ...
Genre: Documentaire engagé
Durée: 1h29
Visa: No
Synopsis: En enquêtant sur le mal infligé par les humains aux espèces marines, un cinéaste fasciné par les écosystèmes océaniques met au jour une conspiration mondiale aux conséquences alarmantes pour la planète.

Scéances: ce film n’est plus projeté à Maurice
Victor GENESTAR - Requiem for a Dream

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