Idées | Histoire & Patrimoine / Publié le 02 Mars 2018
Moris mo péi, la belle histoire mauricienne

Il règne une certaine effervescence aux pieds des montagnes de Pailles. Le centre Swami Vivekananda, vaisseau (ou monstre, c’est selon) posé au cœur d’une nature bien paisible, bascule dans le temps. Direction 1968 et la proclamation de l’indépendance de l’île Maurice. Bye bye les anglais, bonzour à la bannière rouz, bleu, zonn, ver et à Motherland l’hymne d’une nouvelle île Maurice. Son compositeur, Philippe Gentil fait partie du voyage du SVICC. Ce week-end, à compter d’aujourd’hui, l’île Maurice des cinquante dernières années est réunie, en personnes, en musique, en images et en vidéos, dans 'Moris, mo péi', un événement qui tombe à pic à une semaine des festivités (on craint le pire) des 50 ans de l’indépendance, le 12 mars 2018. Derrière 'Moris, mo péi' se cache Events Plus, l’agence événement du Defi Media Group (Radio Plus et Le Défi Quotidien entre autres).

"Moris mo péi c’est une démarche citoyenne basée sur l’émotion à l’occasion des festivités du cinquantenaire de l’île" nous décrypte Gwendoline Doger de Spéville, brand et marketing manager au Defi Media Group et à l'initiative du concept. L’occasion de découvrir des photos magnifiques de l’île Maurice d’avant signées Jaffar Houssain Sobha, légende mauricienne méconnue, qui a photographié son île sous toutes ses coutures depuis les années 50. Le photographe expose 250 photos en noir et blanc dans l’auditorium. On y retrouve des scènes de la vie quotidienne, des cases en paille, des rues d’un Port-Louis animé et élégant, entre charrettes et vieilles boutiques. On respire le Maurice d’avant. Jaffar Houssain Sobha est un passionné. Sa maison de Baie du Tombeau un musée. "De nos jours, on peut faire 500 photos et en choisir les 10 meilleures. Auparavant, on n’avait pas droit à l’erreur et on se devait d’être de bons photographes", racontait le photographe (que les gens appellent Tibaye) dans une interview. Event Plus a passé des heures avec le photographe à dénicher ses plus belles photos et à les légender soigneusement. "Sa maison, il l’appelle le musée de la chambre noire" nous raconte Gwendoline, impressionnée par la collection gigantesque de Tibaye et ces 300 caméras éparpillées aux quatre coins du salon.

De cinéma il sera aussi question durant 'Moris, mo péi'. "Nous avons reconstitué une salle de cinéma, Nou ti cinema. On y projettera des courts-métrages et documentaires mauriciens" précise Gwendoline. Au programme de Nou ti cinema ne loupez pas les films de Wassim Sookia, jeune réalisateur dont nous aimons vous parler sur La Isla. A voir notamment, son magnifique et émouvant documentaire sur les trains (malheureusement disparus) Once upon a train, mais aussi Rouzblezonnver amusant court-métrage sur la quête d’un drapeau mauricien. Ses réalisations sont remarquées jusqu’en France, pays qui a programmé la plupart des films de Wassim Sookia (entre des festivals et France télévision notamment). Au programme aussi, et en avant-première, le très attendu documentaire du journaliste Jean-Luc Emile sur les 50 ans de l’indépendance de Maurice.

Côté musique, La Isla s’en mêle et a programmé, en collaboration avec Event Plus et l’équipe d’Omnibox (notre partenaire technique sur Dreamers), deux artistes mauriciens de la Nouvelle Vague, tournés vers le futur, Emlyn (Dreamers 3) et Jason Lily (Dreamers 5). Ils joueront tout au long du week-end, parmi une scène plus traditionnelle, entre la légende Serge Lebrasse et le groupe Lespri Ravann (Alive in Paradise) rebaptisé Langaz Ravann. 

Décors vintages, stands sympas et ambiance très familiale, 'Moris, mo péi' respire la diversité de l’île.

Moris mo péi est un événement gratuit, ouvert jusqu’à 18h ce vendredi et samedi, et 19h ce dimanche.

Victor GENESTAR - Requiem for a Dream

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