Popcorn | Cinéma / Publié le 28 Janvier 2022
'Scream', un slasher américain

Le slasher est de retour. Le genre, crée et propulsé vers les sommets par John Carpenter en 1978 dans 'Halloween', renaît de ses cendres. Oubliez les histoires de fantômes, le croquemitaine va de nouveau frapper, masqué, et éliminer méthodiquement les membres d’un groupe de jeunes, de préférence décervelés.

Après la relance particulièrement réussie de la saga 'Halloween' par David Gordon Green, c’est un autre ‘enfant-fan’ Matt Bettinelli-Olpin (avec Tyler Gillett), qui reprend le flambeau d’une saga emblématique, 'Scream', pourtant conclue par le regretté Wes Craven après cinq épisodes (au-delà de la trilogie initiale annoncée). Point de reboot ici, mais une suite, reprenant les éléments et les personnages d’une franchise culte née d’un premier film marquant les esprits de la génération fan de 'Friends'. C’était en 1996. Un succès commercial évident, formaté par Kevin Williamson. L’homme derrière le gentil et puritain 'Dawson'.

Son 'Scream' a marqué l’arrivée d’une nouvelle génération de slashers, plus sage, très campus-movie, loin du radicalisme habituel. Si Wes Craven nous a quitté, Kevin Williamson est toujours là et produit ce sixième épisode. La patte de celui qui aura réussi à relancer la machine à slashers dans les années 1990-2000 avec 'Souviens-toi l’été dernier', 'The Faculty', 'Mrs.Tingle'…et même un 'Halloween' ('H20' qui marque la première apparition de Josh Hartnett, ici dans un premier rôle, sur grand écran), est évidente. Le village de Woodsboro est une bulle à part, comme coupée du monde réel, peuplés d’habitants vraiment limités (trop isolés?).

On retrouve avec plaisir les historiques de la saga: Neve Campbelle (éternelle), Courteney Cox (défigurée) et l’inusable David Arquette. Kevin Williamson oblige, l’histoire est très lisse et linéaire, les personnages sont hyper caricaturaux, mais le scénario reste assez habile et distille une atmosphère suffisamment mystérieuse pour se laisser prendre au jeu. On se réjouit des innombrables clin d'œil au genre. On s’amuse à essayer de deviner qui est ce tueur masqué qui sème (encore une fois) la peur dans la ville Californienne... On se dit qu'on est bien dans un 'Scream': les crimes s’enchaînent, mais la petite ville reste étonnamment paisible. A l’opposé du dernier 'Halloween' où une vague de panique démente s’empare d’Haddonfield. 'Scream' est resté perché dans son monde, dans les années 90, loin du réalisme ambiant. L’hommage de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett à Wes Craven est réussi, sagement, sans originalité. C’est certainement volontaire. 'Scream', pourtant éméché par 'Scary Movie', a toujours eu cette volonté de ne jamais se prendre au sérieux. Un épisode de plus, finalement, dans la lignée des autres, divertissant mais sans panache. Un malaise quand même: ce film reste l’incarnation de cette tendance que peut avoir Hollywood à vouloir faire du neuf avec du vieux. On tourne en rond non?

Le film n'est pour l'instant pas annoncé en salles à Maurice.

Scream – 65%

De Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Avec Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, ...
Genre: Horreur
Durée: 1h55
Visa: -16 ans
Synopsis: Vingt-cinq ans après que la paisible ville de Woodsboro a été frappée par une série de meurtres violents, un nouveau tueur revêt le masque de Ghostface et prend pour cible un groupe d'adolescents. Il est déterminé à faire ressurgir les sombres secrets du passé.

Scéances: ce film n’est plus projeté à Maurice
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