Le retour de Spike Lee fait beaucoup de bruit…et pas pour rien. Programmé à Maurice, son BlacKkKlansman avait secoué la Croisette et reçu le Grand Prix lors du dernier festival de Cannes. Le réalisateur New-Yorkais, adepte des films militants (Malcom X) et des thrillers efficaces (La 25e heure, Inside Man), était resté discret ces dernières années. En 2014, son remake du film Sud-coréen culte 'Old Boy' n’avait pas suscité l’enthousiasme. BlacKkKlansman remet le réalisateur sous les projecteurs. Imagerie seventies, bande son exceptionnelle, le film - sur une histoire vraie étonnante: l’infiltration du Ku Klux Klan par un policier noir - est un pamphlet contre le racisme et l'ignorance qui jongle très efficacement entre comédie et film policier. Un film brillant, tant dans sa forme que dans son propos. Des acteurs exceptionnels, de John David Washington (remarqué dans la série Ballers) à Adam Driver (Silence), en passant par un méconnaissable Topher Grace en David Duke le directeur du Ku Klux Klan. Un final coup de poing, saisissant et glaçant. Et surtout, un film au message fort, privilégiant l’action au brûlot agaçant, et c’est peut-être là la plus grande réussite de Spike Lee avec BlacKkKlansman. |