On attendait avec impatience et excitation la nouveauté e-ciné de la semaine. La raison est double: Dan Gilroy et Jake Gyllenhaal. Le premier, réalisateur américain sur le tard, aura fait l’unanimité dès son premier film avec le génial et crépusculaire ‘Night Call’ ('Nightcrawler' en VO) sorti en 2014. Le second, star hollywoodienne révélée adolescent dans la claque ‘Donnie Darko’ (Richard Kelly - 2001), est peut-être aujourd’hui l’acteur le plus séduisant de sa génération. Surtout, le duo Gilroy-Gyllenhaal était de l’aventure ‘Night Call’. ‘Velvet Buzzsaw’, au-delà d’un titre ultra-cool marque leur deuxième collaboration. Une nouvelle réussite. Sorti cette semaine sur Netflix, ‘Velvet Buzzsaw’ suit un critique d’art un peu pédant (épatant Jake Gyllenhaal) dans le milieu de l'art contemporain au Art Basel de Miami puis à Los Angeles. Problème: la découverte des œuvres d’un artiste décédé provoque une série d’événements macabres. Attention, dans ce film, l’art tue! Sur un scénario tordu et habile, moquant avec délice le monde des galeries, ‘Velvet Buzzsaw’ ne souffre d’aucun temps de mort et séduit autant par son casting exceptionnel (Jake Gyllenhaal, Toni Collette, Rene Russo, John Malkovitch) que son atmosphère mystérieuse et décalée. On pense inévitablement à ‘Mullholland Drive’. Dan Gilroy multiplie les clins d’œil au chef d’œuvre de David Lynch. Si ‘Velvet Buzzsaw’ n’atteint jamais les sommets d’intensité de son aîné, il fascine autant qu’il dérange. Deux sentiments forts appréciables dans le contexte cinématographique actuel. Flirtant avec la série B et le film d’horreur, Dan Gilroy, comme pour ‘Night Call’, fait preuve d’une réalisation/vision très originale, loin des codes actuels, qui l’impose comme l’un des réalisateurs les plus captivants du moment. |