Sorti en septembre dernier aux Etats-Unis et ignoré des cinémas mauricien, ‘Widows’, avec son casting impressionnant, est notre film de la semaine. Attendu avec impatience, le nouveau Steve McQueen, réalisateur ultra coté depuis ’12 years a slave’, est-il à la hauteur des espérances? Verdict. L’homonyme de l’acteur légendaire lui va bien. L'artiste britannique d’origines ghanéennes a vu ses trois premiers films acclamés par la critique (‘Hunger’ en 2008, ‘Shame’ en 2011 et donc ‘12 years a slave’ qui a reçu l’oscar du meilleur film en 2014). Une hype certaine qui l’a élevé au statut des réalisateurs qu’Hollywood s’arrache. Son passage du cinéma indépendant à la fresque historique semblait une suite logique à la carrière de ce réalisateur engagé. Le succès au box-office suivant. Son évolution vers le thriller grand public avec ‘Widows’, cette histoire de film de casse au féminin, est moins enthousiasmante. La touche personnelle et le ton engagé du réalisateur sont préservés. Mais sa volonté - son ambition - de vouloir tout traiter en un seul film: société inégalitaire, ville corrompue (Chicago), politiques véreux, femmes délaissées…, nuit à l’équilibre du film et à son intérêt. Viola Davis, la star de la série ‘Murder’ est plutôt convaincante, et son combat pour venger son mari (Liam Neeson) tient en haleine. Si l’on pense parfois au réalisateur Michael Mann (‘Heat’) pour la puissance visuelle et narrative, et son ton grave, on pense beaucoup plus au récent ‘Ocean’s 8’, un film qui surfait lui aussi sur cette tendance ‘féministe’ en déclinant le film de braquage aux fortes têtes en version féminine. Et au jeu de la comparaison, le dynamique ‘Ocean’s 8’, certes moins ambitieux et moins psychologique, est un divertissement plus plaisant à regarder. A vous de voir… |